Aujourd’hui, nous nous pencherons sur cette question essentielle : Dans le cadre du travail, quelle est la différence entre un homme et une femme ? En général, une des seules réponses concrètes à cette question est la possibilité pour les femmes d’enfanter.

Précision importante : tout au long de l’article, je parle de la mère et du père, dans le cadre d’un couple hétérosexuel. Par mère, j’entends la femme cisgenre ayant porté l’enfant tenant le rôle de parent et par père l’homme cisgenre tenant aussi le rôle de parent. En aucun cas je ne souhaite mettre sous silence les couples homosexuels, les couples avec un/des parent(s) transgenre(s), les parents célibataires, etc. Mais cet article portant sur les discriminations dans le cadre d’un couple cis hétérosexuel, je ne le préciserai pas à chaque fois pour ne pas trop alourdir le texte. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.

Les femmes ayant fait le choix de devenir mères seront concernées par le droit au congé de maternité. A la suite de l’accouchement, elles requièrent un repos le temps de se remettre de cette épreuve physique. Cependant, lorsque cette période se sera écoulée, le choix de quel parent va prendre le temps de s’occuper de l’enfant est purement culturel. Les femmes ne sont pas nées avec un gène qui leur permet de savoir comment s’occuper d’un enfant. Elles ne savent pas nourrir, éduquer ou soigner un bébé, de façon innée, elles apprennent « sur le tas ».

Aussi, comment pouvons-nous expliquer qu’avoir un enfant est souvent un frein à l’embauche («à son âge, elle va nous faire un bébé dans le dos») et à la carrière des femmes ? Combien d’entre elles ont vu leur progression décrocher après la naissance de leur premier enfant ? Alors qu’à contrario, les hommes ont plutôt tendance à progresser plus vite dans les mêmes circonstances, car un enfant est alors perçu comme un gage de stabilité.

S’attaquer au sujet de la grossesse et du congé maternité est essentiel pour réussir à recruter et garder des femmes dans son équipe et avancer sur le sujet de la diversité. Nous commencerons par l’annonce de la grossesse. Il est inacceptable qu’en 2022, la majorité des femmes craignent d’annoncer cette magnifique nouvelle à leur manager. À la suite de cette annonce, il existe une seule réponse acceptable : félicitations ! Voilà, c’est tout simple. Le sujet de l’organisation du service pendant l’absence peut attendre quelques secondes.

Cette première étape étant passée haut la main, il s’agit maintenant de continuer sur cette bonne lancée, avec quelques règles à suivre : 

1 – Être en congé maternité ne justifie absolument pas de ne pas être sur la liste des augmentations annuelles, ni de ne pas être considérée pour une promotion.

2 – Il est important de garder un contact régulier avec la future maman, en prévoyant quelques moments de rencontre : un entretien au moins une fois avant le départ pour comprendre son état d’esprit et savoir ce qu’elle a l’intention de faire après son congé. Dans certaines entreprises, on lui gardera son poste au chaud, ce qui confère une certaine sécurité, mais peut être difficile à organiser. Dans d’autres cas, on peut décider de la remplacer si on a prévu de lui donner un nouveau poste à son retour qui sera une évolution (un placard n’est pas une évolution). Ces deux options aident la maman à partir l’esprit tranquille. Il est évident que cela doit être discuté avec elle. Il est de bon ton également de prendre des nouvelles de la maman et de l’enfant durant la grossesse et après la naissance. Et, évidemment, un cadeau de naissance est de mise.

3 – Enfin, après plusieurs mois d’absence, il est important de préparer le retour de l’employée. Parfois, il faudra prévoir une période de travail à mi-temps ou de télétravail, le temps d’effectuer une transition en douceur et de s’assurer que la garde d’enfant est sous contrôle.

Une fois la maman revenue de son congé, il ne faut pas hésiter à la consulter avant de prendre les décisions qui la concernent. Aussi serait-il bien d’éviter de penser à sa place. Par exemple, abstenez-vous de conclure trop rapidement que parce qu‘elle a un enfant en bas âge, elle ne voudra plus voyager, s’expatrier, ou prendre plus de responsabilités. Une discussion en toute transparence est très utile à ce moment-là. Dans mon cas, nous nous sommes expatriés en famille quand la deuxième avait à peine 3 mois et la première 2 ans. J’avais clairement indiqué mon désir de partir dès mon retour de congé de maternité à mon supérieur et il m’a crue, sans essayer de s’opposer à ce projet peu raisonnable. Mesdames, n’ayez pas peur d’être claires sur vos attentes dès votre retour au travail.
Si vous conservez des doutes sur le succès de ce processus, il vous reste une dernière carte. Adoptez le congé de paternité long et obligatoire, afin que toute discrimination disparaisse complètement.

Les étapes décrites ci-dessus sont simples à appliquer et elles permettent de garantir que la carrière des femmes ne soit pas impactée par leurs grossesses. Les mettre en place permettra de diminuer grandement une des plus grandes discriminations auxquelles les femmes sont sujettes dans le cadre du travail.

Magali Anderson

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