L’égalité des genres à l’école.

par | Nov 16, 2020 | All, Paternité-maternité-éducation des enfants | 0 commentaires

Un professeur est constamment confronté à la discrimination. Il doit souvent affronter nombre de préjugés que cultivent certaines familles et que la société continue parfois elle-même de véhiculer. L’Education Nationale a par exemple longtemps participé au développement des inégalités entre les hommes et les femmes. Les enfants étudiaient presque exclusivement des œuvres écrites par des hommes et finissaient par penser que l’intelligence et la créativité étaient l’apanage du genre masculin. Il faut reconnaître que l’école a récemment pris la mesure de son retard dans cette question de société fondamentale. Les programmes d’histoire, de lettres ou de philosophie ont ressuscité des esprits aux idées décisives comme Olympe de Gouges, Louise Ackermann ou Hanna Arendt.  La réponse illustre de la philosophe des lumières à la « déclaration des droits de l’homme et du citoyen » permettait de comprendre que la femme avait été délibérément oubliée.  La Révolution avait attisé l’espoir du changement. Elle s’était glorifiée d’incarner la Liberté. Elle enchaînait un être humain – la femme – à un état de Nature (dans une représentation toute humaine et arbitraire) et lui refusait la reconnaissance d’un progrès par la culture. Il faut comprendre tout ce qui s’effondre dans cette réponse : le mythe fondateur de la République, l’idée que l’Etat républicain garantit l’égalité de tous les citoyens, de toutes les citoyennes devant la loi.  L’Education Nationale avait compris (il n’est jamais trop tard) que c’est en se confrontant aux idées les plus controversées, en les discutant avec les nouvelles générations, dont elles traversent le quotidien, que les saillies les plus radicales peuvent être atténuées, et non en les ignorant. Dans une République, il faut croire au pouvoir de la raison et à celui de la parole. C’est en interrogeant, c’est en débattant que l’on forme des êtres dotés d’une conscience plus aiguë du réel.

Conscients que les futurs citoyens devraient être capables de comprendre rapidement les données d’un problème et d’y apporter des solutions efficaces, qu’ils ne pouvaient être en retard sur les problèmes des sociétés de leur temps,  s’ils voulaient préparer le Futur, nous avons décidé, chez Open Mind, qui est la première école virtuelle, bilingue, internationale, qui mêle des pédagogies actives et créatrices pour enseigner, de manière accélérée, les programmes de l’Education Nationale, de commencer la philosophie dès le CM2 dans un module intitulé «  public speaking and debate ». Il s’agit de comprendre des faits d’actualité tels que les développent « le journal d’Arte junior », les journaux destinés aux enfants ou aux adolescents, en approfondissant les informations par des recherches guidées, et d’apprendre à débattre selon les règles anciennes de l’éloquence. Nous avons pu remarquer, lorsque le sujet de l’égalité entre les hommes et les femmes a été débattu, que les enfants optaient pour une approche plus rationnelle que les adultes. C’est qu’ils écoutaient l’autre et tentaient de construire avec lui au lieu de vouloir triompher. Après avoir constaté qu’il y avait un problème d’égalité entre les hommes et les femmes, y compris dans certains de leurs propres coZachymportements, ils ont tenté de réfléchir à des solutions. Ils sont parvenus à cette idée qu’il fallait des temps de parole où chacun pouvait s’exprimer sur des comportements qu’il avait jugé discriminants. Ils ont également défini que la notion de genre était dépassée dans une société où devait dominer la reconnaissance seule des talents.  Avec les cours d’écriture créative qui participent au développement d’une culture philosophique et littéraire, de la créativité artistique, d’un style d’écriture particulier, mais aussi à la compréhension d’un monde particulier, celui de l’édition, les enfants ont eu le choix de définir leurs propres héros. Il était drôle de voir que certains garçons s’amusaient à choisir des héros féminins comme c’est le cas dans Zachy tandis que des filles choisissaient des héros masculins. Il n’y avait finalement plus de règles imposées dans cette décision. « Le chevalier » pouvait être « une chevalière » ce que nous avons décidé de conserver dans certains textes, par exemple.  Dans des œuvres poétiques engagées, avec des adolescents, de nombreuses filles ont évoqué le problème de l’inégalité et le poids que représentait la violence verbale et physique au quotidien, avec une véritable détermination, conscientes qu’elles étaient désormais les actrices du changement.

Jean Arnaud-CEO Open Mind silicon Valley

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