Le guide de cette année, présenté il y a quelques jours à Buenos Aires, s’intitule « Vers la prise en charge de l’écologie humaine : famille, entreprise et société ». Notre directeur, Antonio Argandoña, a rédigé le premier chapitre dans lequel il souligne l’importance du foyer, en tant qu’espace physique, lieu de relations et de rapports avec la communauté, zone de vulnérabilité et de dépendance, et environnement de soins et de travail.

Le professeur Argandoña affirme que le foyer peut avoir différentes significations. Mais il ajoute que c’est bien plus que cela : c’est le lieu de la vie privée d’une personne, où elle se retire pour rétablir l’ordre et reprendre le contrôle de sa vie.

La Home Renaissance Foundation a publié plusieurs ouvrages sur la maison, sa signification et sa fonction dans la société. Argandoña, qui a édité un grand nombre de ces publications, saisit l’occasion de citer quelques phrases d’universitaires dans « The Home : Réflexions multidisciplinaires ».

Par exemple, Marta Bertolaso et Alfredo Marcos affirment que la maison est « l’espace ouvert pour l’épanouissement silencieux de l’être humain ». Selon M. C. Patrao Neves, dans son chapitre « Self and others : Le foyer comme berceau d’une relation non violente », le foyer est « l’endroit le plus caché, le plus privé, le plus sûr et le plus confortable pour le ‘moi’, où il est à l’abri du monde naturel, auquel il appartient comme son refuge le plus intime, et où il s’adresse au monde et à ‘l’autre’, s’ouvrant ainsi à la transcendance ».

Les définitions philosophiques et anthropologiques requièrent un peu plus de temps de réflexion que celui que nous consacrons habituellement à la lecture d’un article de ce type, mais je voudrais me pencher brièvement sur l’une des réflexions d’Argandoña : « Le foyer n’est pas une organisation volontaire, à laquelle on choisit d’appartenir ; il est nécessaire et « naturel », bien qu’il soit aussi le résultat des décisions et des actions des personnes qui le composent.

Le foyer existe « par obligation », en raison de la fonction sociale très importante qu’il remplit, parce que nous avons besoin de nourriture, de protection physique, d’un abri, de soins lorsque nous sommes malades ou fatigués, et même lorsque nous ne le sommes pas, parce que les êtres humains sont sociaux et ont besoin de relations, d’appartenir à quelque chose, de quelque chose qui nous rappelle qui nous sommes. Nos maisons sont nos racines.

En fait, M. Douglas écrit dans « The idea of a home : a kind of space » (1991), que « comme toute création humaine, le foyer peut avoir et a des défauts : il peut être un royaume de pouvoir, de solitude et de souffrance, d’hostilité et d’oppression ». Mais nous n’avons pas été capables de créer, au cours de l’histoire, une autre première communauté ou communauté de base qui remplisse aussi bien la fonction essentielle du foyer.