Hommes victimes de violences conjugales constats et perspectives- Intimate partner violence, male victims observations and perspective
P. Vasseur , M. Dupont, C. Rey-Salmon
Résumé
28 mars 2020
La violence conjugale est un type de violence de plus en plus reconnu : le nombre d’articles scientifiques et de vulgarisation augmente continuellement, les lois permettent une meilleure protection des victimes, les prises en charge médico-psycho-sociales s’adaptent à cette problématique. Malgré ces évolutions, l’approche de ces violences demeure genrée, laissant sous-entendre que les victimes sont exclusivement des femmes. Or, les données épidémiologiques révèlent que près d’un quart des victimes de violences conjugales sont des hommes.
Objectifs de l’e´tude. — Il s’agit d’analyser le type de violences subies par les hommes au sein du couple et les facteurs intervenant dans leur révélation.
Materiel et methode. — Des hommes victimes de violences conjugales dans la population générale et au sein des urgences médico-judiciaires de Paris ont été interrogés.
Résultats. — Il n’existe pas de différences significatives concernant le type de violences. Les répondants soulignent qu’ils rencontrent d’importantes difficultés à être entendus et aidés par les professionnels, leur souffrance psychologique étant la plupart du temps niée ou tournée en dérision.
Conclusion.
Le mécanisme de la violence est le même quel que soit le sexe de l’auteur. Les répercussions physiques et psychologiques chez les victimes sont identiques. Les hommes victimes de violences conjugales font face à
l’incompréhension et à la moquerie lorsqu’ils révèlent ce qu’ils subissent, jusqu’à être accusés d’être l’agresseur. De plus, ils ne bénéficient pas comme les femmes du soutien de leur communauté, des institutions et de la société. Le premier pas vers la reconnaissance des hommes victimes serait d’arrêter d’opposer la souffrance des femmes à celle des hommes. Le savoir-faire et l’expérience acquise auprès des femmes victimes devraient être un atout pour améliorer l’accueil et la prise en charge des hommes. Une approche de cette problématique comme une violence domestique plutôt que comme une violence de genre permettrait une meilleure reconnaissance et contribuerait à une prise en charge des victimes mieux adaptée.
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Abstract
P. Vasseur , M. Dupont, C. Rey-Salmon
Intimate partner violence, male victims observations and perspective
Intimate partner violence is a kind of violence that is more and more acknowledged: the number of popular and scientific essays and papers never ceases to grow; laws and law enforcement measures allow for a better protection of victims; covering of medical, psychological and social care adapts indeed to the issue. These trends notwithstanding, the approach to such abuses remains strongly gendered, implying that females are the only victims. Yet, epidemiological data shows that males represent nearly a quarter of all victims of intimate partner violence.
Objectives of the study. — To study the type of violences inflicted to males within a couple, and the factors implied in their disclosure.
Material and method. — Male victims of intimate partner violence, in the overall population and at the urgences me´dico-judiciaire in Paris, have been interviewed.
Outcomes. — No significant differences can be observed related to this type of abuse. Respondants emphasize they have to cope with important difficulties to bring professionals to hear and help them, their psychological suffering being most of the time denied or ridiculed.
Conclusion.
The mechanism of violence is the same regardless of the sex of the perpetrator. The physical and psychological repercussions for the victims are identical. Male victims of domestic violence face
incomprehension and mockery when they reveal what they have suffered, to the point of being accused of being the aggressor. What’s more, they do not enjoy the same support from their community, institutions and society as women do. The first step towards recognising male victims would be to stop pitting the suffering of women against that of men. The know-how and experience acquired working with female victims should be an asset in improving the way men are received and cared for. Approaching this issue as domestic violence rather than gender-based violence would lead to better recognition and more appropriate care for victims.
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Valerio Capraro
Università degli Studi di Milano-Bicocca - Department of Psychology